meta-phi | Philosophie &etc. consultant

C'est au confluent de trois chemins que je décide, en 2018, de me tourner vers l’activité de « philosophe consultant » :

  • celui, d'abord, de la « philosophie », qui m’occupe sous des angles variés depuis ma formation initiale dans les années 90 — Licence, Maîtrise, un peu de recherche, et plusieurs années d’enseignement ;

    « Philosophie » que je mets entre guillemets pour dire l’ambiguïté que l’institution qui la produit entretient avec le monde « réel », et dont héritent ceux qui tentent de l’exporter hors les murs d’école.
    Mais philosophie tout de même, et si on veut, pour la même raison : pour la coupure salutaire qu'elle rend possible avec ce « réel », sans laquelle le monde nous collerait irrémédiablement aux basques.

  • celui du conseil aux collectivités à la fin des années 2000 (en « développement durable ») ;

    que j’ai vécu comme une immersion dans le monde de l’exigence pragmatique, mais aussi, rétrospectivement, comme celui de l’indigence pragmatiste1, soudés ensemble par une bonne volonté désarmante.

  • celui de l’éducation populaire enfin, comme objet de réflexion, de projet, et de pratique, y compris professionnelle.

    l’éducation populaire dont j’ai fait l’expérience2 m’est apparue comme un refuge (altier) pour une pensée en recherche d’autonomie, et comme preuve que d'autres manières sont possibles en termes d’apprentissage, de formation et d’école.3. Une éducation populaire ayant pour horizon la mise en culture et « en service » de nos idées, de notre parole, quelle que soit notre place dans la société. Bref, une sorte de voie du milieu, en comparaison des deux chemins que je viens d’évoquer.

Notes :

1
Je pense ici au pragmatisme comme idéologie du faire, qui, dans sa myopie caractéristique, y regarde trop aux « résultats » et pas assez à leur sens (cf. les « tableaux de bord », « indicateurs d’évaluation », etc.) qu'on pourrait aussi bien appeler évaluationnite. Cf. sur ce sujet, Alain Abelhauser, Roland Gori, Marie-Jean Sauret, La Folie Évaluation (Mille et Une nuits, 2011).
2
C’est avec l’association « Rhizomes » (Roubaix) que j’ai fait connaissance avec l’éducation populaire, où j’ai été initié à l’entraînement mental, sous le patronage de Dominique Cresson (un rhizome est une racine vivace).
3
Cf. l’entraînement mental n’est pas facile à définir, étant donné son histoire et sa diversité. À son origine chez Joffre Dumazedier, il se cherchait dans les termes d'une « méthode d’éducabilité cognitive », — une méthode pour apprendre à apprendre —, avec le souci remarquable de penser l’action et d’agir en connaissance de cause.